​Un scénario catastrophique s’est abattu sur Mayotte avec le passage du cyclone Chido, samedi 14 décembre. D’une intensité exceptionnelle, ce cyclone a ravagé l’île, accompagné de vents violents atteignant jusqu’à 220 km/h. Les dégâts sont considérables, en particulier sur les habitats précaires et surpeuplés, qui n’ont pas résisté à cette tempête dévastatrice.  

A l’heure actuelle, le bilan complet de la catastrophe n’est toujours pas connu mais selon le préfet de Mayotte, 100 000 personnes sont hébergées dans 70 centres d’urgence dans des conditions très difficiles. Au 23 décembre, 35 décès et 2 400 blessés, dont 62 en état grave, étaient confirmés.

 

Un bilan humain encore incertain

Le nombre de victimes du cyclone Chido reste pour l’heure impossible à déterminer. De nombreuses personnes sont portées disparues, et une grande incertitude planait également sur le sort de certains de nos volontaires présents à Mayotte. Au 23 décembre, tous nos volontaires sur place ont pu être contactés. Les opérations de recensement et de secours se poursuivent.

Le chef-lieu, Mamoudzou, a été particulièrement ravagé. Ses bangas – des habitations en tôles ondulées – et d’autres logements précaires perchés sur les hauteurs n’ont pas résisté à la violence des vents. Les secouristes s’efforcent de fouiller les décombres et craignent de découvrir un bilan humain dramatique. Même les infrastructures en dur n’ont pas été épargnées : hôpitaux, services médicaux, et bâtiments publics ont subi des dégâts considérables, rendant de nombreuses structures inopérantes. De plus, l’île est privée d’eau, d’électricité et d’accès à internet, aggravant encore les conditions de vie sur place.

Mobilisation de la Croix-Rouge française

La Plate-forme d’Intervention Régionale de l’Océan Indien (PIROI) de la Croix-Rouge française a activé son dispositif d’intervention en prévision du passage du cyclone. Une équipe de cinq experts, incluant des logisticiens, des spécialistes en gestion des risques et des conseillers techniques, a été déployée sur le terrain avant l’événement afin de fournir un soutien immédiat et coordonné

Suite au passage du cyclone et face à l’urgence de la situation, la Croix-Rouge française – PIROI a organisé un premier envoi de matériel en collaboration avec l’État-Major de Zone de Protection Civile de l’Océan Indien (EMZPCOI). Cet acheminement incluait des bâches destinées à couvrir les besoins en abris d’urgence de 5000 personnes, soit 1000 familles.

Depuis le 15 décembre, près de 100 tonnes de matériel d’urgence ont été envoyées à Mayotte, grâce à 8 envois via les ponts aériens et maritimes organisés par les autorités préfectorales. Ce matériel comprend des kits de reconstruction, des bâches, des lampes solaires, des couvertures, des kits d’hygiène, des générateurs et plus encore. Une partie a été distribuée par la Croix-Rouge française (CRF) en collaboration avec les autorités locales.

En partenariat avec la Fondation Véolia, 3 unités de traitement d’eau, capables de fournir 40 000 litres d’eau potable par jour chacune, ont également été déployées.

Depuis 1998, la CRF est présente à Mayotte, mobilisant 250 bénévoles et salariés dans des actions variées. Malgré les dégâts causés par le cyclone, les équipes locales se sont rapidement réorganisées pour poursuivre leurs missions d’aide, notamment dans les centres d’hébergement d’urgence et les quartiers affectés.

La CRF a également renforcé ses équipes avec 80 volontaires supplémentaires, incluant des spécialistes de la logistique et de la distribution de biens essentiels.

Un appel à dons a été lancé pour soutenir les efforts humanitaires, les contributions peuvent être faites directement sur le site : croix-rouge.fr

Le Mozambique également frappé par le cyclone

Après avoir frappé Mayotte, le cyclone Chido a atteint le Mozambique le 15 décembre 2024. Le bilan au 23 décembre fait état de 120 morts et plus de 620 000 personnes affectées.

La Croix-Rouge du Mozambique avait anticipé l’impact en déployant une équipe d’urgence dans la province de Nampula. Par la suite, La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) a activé son Fonds d’urgence pour venir en aide à 5 000 familles. Parallèlement, La CRF-PIROI a envoyé 26 tonnes de matériel d’urgence, incluant des kits de logement, hygiène et assainissement, pour soutenir les victimes.

La mobilisation de la CRF-PIROI à Mayotte bénéficie du soutien de : 

  • la Fondation CMA CGM, pour avoir transporté une partie du matériel d’urgence (30 tonnes) à titre gracieux, dans le cadre de son programme Conteneurs d’Espoir;
  • la Région Réunion à travers un fond d’urgence de 500 000€ dédié à une partie du fret humanitaire et à l’installation des Unités de Traitement d’Eau;
  • Des aides d’urgence exceptionnelles attribuées, comprenant 50 000 € par le Territoire de l’Ouest de La Réunion et 20 000 € par la Ville de Saint-Joseph.