Le 07 mars 2017, le Cyclone Tropical Intense Enawo a frappé à pleine intensité les côtes Nord-Est de Madagascar aux alentours de 12h00 locales. Il enregistrait alors des vents allant jusqu’à 290 km/h avec des rafales pouvant atteindre 300 km/h.
Le cyclone a ensuite lentement traversé la Grande île du Nord au Sud entre le 7 et le 9 mars, entraînant de très fortes pluies et exposant ainsi près de 20 millions de personnes.
Ces pluies torrentielles font notamment craindre des inondations et glissements de terrains pour les jours à venir. Les régions les plus impactées par le passage d’Enawo sont celles de Sava, Analanjirofo, Alaotra Mangoro, Atsinanana, Analamanga (région de la capitale Antananarivo), Vakinankaratra, Bongolava, Itasy, Ihombre, Amoron’i Mania, Haute Matsiatra et de Vatovavy Fitovinany.
La trajectoire du système ainsi que son intensité à l’atterrissage rappellent les cyclones Ivan (2008) et de Gafilo (2004). Se basant sur l’expérience de ces précédents cyclones, les projections estiment que 720 000 personnes pourraient être affectées par Enawo tandis que 92 000 pourraient nécessiter une aide d’urgence dans les prochaines semaines.
Il est pour le moment difficile d’évaluer l’étendue des dégâts compte-tenu de l’isolement des régions affectées et de l’interruption des réseaux de télécommunication avec la région d’Antalaha. Les premiers bilans provisoires font cependant état de 5 morts, 7 blessés, et plus de 12 000 sinistrés (au 8 mars) .
La Croix-Rouge malgache s’est fortement mobilisée dès l’annonce du passage d’Enawo. Dès ce weekend elle a déployé plus de 500 volontaires pour alerter les populations et mener à bien des évacuations préventives. Aujourd’hui ce sont plus de 1000 volontaires répartis dans les 8 régions les plus exposées qui sont mobilisés pour prodiguer les premiers soins, assister la population dans les centres d’hébergement temporaires, et procéder à l’évaluation rapide des besoins.
À la demande de la Croix-Rouge malgache, la PIROI a détaché sur place son coordinateur des opérations afin d’épauler les équipes locales. Un plan d’action plus précis devrait pouvoir être défini dans le weekend, une fois les résultats des premières évaluations collectés. En fonction des besoins identifiés, les stocks d’urgence de la PIROI, prépositionnés à Madagascar et à La Réunion, pourraient être mobilisés.