« Meilleures pratiques opérationnelles en matière de gestion des restes humains en situation de catastrophes » est le thème de l’atelier organisé le 19 mai dernier à Antananarivo, sous les auspices du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).


« Meilleures pratiques opérationnelles en matière de gestion des restes humains en situation de catastrophes » est le thème de l’atelier organisé le 19 mai dernier à Antananarivo, sous les auspices du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

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Animé par un expert en médecine légale du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Saint-Denis à La Réunion, mis à disposition par la PIROI, le Bureau National de la Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC) et la Croix-Rouge Malagasy (CRM), cet atelier a consisté à sensibiliser les entités responsables de la gestion des catastrophes naturelles à l’importance d’une gestion digne et respectueuse des dépouilles mortelles.

dr_berthezene.pngDr Jean Marie BERTHEZENE, souligne combien la gestion adéquate des dépouilles mortelles constitue un aspect essentiel de l’action humanitaire en cas de catastrophe, au même titre que le sauvetage des survivants et les soins qui leur sont donnés, ou que la fourniture et le rétablissement des services de base.

Pourquoi avez-vous décidé d’organiser un tel atelier à Madagascar ?

La PIROI travaille en réseau dans l’océan Indien avec ses partenaires et les autorités de la région et il est tout naturel de commencer cette réflexion à Madagascar, le pays le plus exposé, de par sa taille, aux conséquences des catastrophes naturelles. Mais l’idée n’est bien sûr pas de s’arrêter là. Cet atelier est un début et nous verrons, avec la PIROI et les autorités de la région océan Indien jusqu’où nous mène ce travail.

Quels étaient les objectifs de cette rencontre?

Il s’agissait avant tout d’une sensibilisation à des questions pratiques liées à la gestion des dépouilles mortelles. Le CICR a mené, en 2015, une évaluation auprès des autorités nationales et régionales concernées et j’ai moi-même effectué une mission dans la région de Tamatave afin de poursuivre ce dialogue et d’évaluer les pratiques mais aussi les besoins en matière de gestion des restes humains. En fin de compte, ce sont tous les acteurs qui agissent lors de situations de catastrophes qui sont concernés, et la question majeure sera de savoir comment les atteindre tous. Cet atelier n’est qu’un début, une sensibilisation et une réflexion commune, et nous pensons déboucher sur des constats qui permettront de faire avancer la réflexion dans le pays mais aussi dans la région océan Indien toute entière.

Depuis quand et comment travaillez-vous avec la PIROI et le CICR ?

J’ai été approché une première fois en 2013 par la PIROI et le CICR et j’ai eu la chance de pouvoir participer à une réunion panafricaine de médecine légale à Abuja, au Nigéria, durant laquelle la question de la gestion des dépouilles mortelles était traitée. Il est intéressant de constater que les problématiques et les niveaux de connaissance comme d’ignorance sont les mêmes un peu partout dans le monde.
Cela fait maintenant quelques années que le CHU de Saint-Denis et la PIROI ont signé un accord de coopération permettant la mise à disposition de ressources du CHU à la PIROI, et c’est tout naturellement que cette coopération prend maintenant forme. C’est avec plaisir que je mets mes compétences à disposition du Mouvement de la Croix-Rouge, et à travers celui-ci, des autorités des pays dans l’océan Indien.

Y a-t-il des séances de formation prévues en faveurs des personnes impliquées dans le domaine de la médecine légale ou de la gestion des restes humains à Madagascar ?

Il y a un accord de coopération entre les CHU de la région de l’océan Indien et je suis ravi de savoir que Madagascar a décidé de former une jeune spécialiste que j’aurai le plaisir d’accompagner dans les deux années à venir. La formation de spécialistes est une première chose, et l’accompagnement des non-spécialistes dans la gestion des urgences en est une autre. Ces deux aspects sont bien sûr complémentaires.