En mai 2015, le virus Zika a été détecté au Nord-Ouest du Brésil, il s’est ensuite rapidement propagé sur l’ensemble du continent américain, a été repéré sur le sol européen et sévit actuellement sur le continent asiatique. Le 1er février 2016, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) annonce a annoncé que le virus Zika constitue « une urgence de santé publique de portée internationale ». Actuellement, toutes les conditions sont réunies pour une transmission autochtone du virus dans l’océan Indien.

En 2006, les îles de l’océan Indien ont été durement frappées par le virus du Chikungunya, transmis par le même moustique que celui porteur du virus Zika. La région doit donc se préparer à lutter contre le risque d’une nouvelle épidémie.

Pour se prémunir du risque de Zika, la PIROI et le réseau SEGA (Surveillance des Epidémies et Gestions des Alertes) ont élaboré un plan régional de riposte aux épidémies. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une convention de financement entre la CRf-PIROI et la Commission de l’Océan Indien (COI) à hauteur de 32 395euros au bénéfice de la PIROI.

Dans le cadre cette préparation, l’Union des Comores a été identifiée comme « le pays d’action prioritaire » en raison de ses flux migratoires importants, des conditions météorologiques favorables à la propagation du vecteur et du fait que le système de santé du pays soit à renforcer dans l’hypothèse d’une épidémie de grande ampleur.

En avril 2015, l’OMS a énoncé que « la lutte anti-vectorielle est efficace lorsqu’elle est appliquée aux tous premiers stades d’une flambée potentielle, mais elle ne permet pas d’atteindre le résultat souhaité si elle est entreprise plus tardivement». Face à ce constat, la détection précoce apparaît primordiale afin de permettre l’application d’une stratégie de Lutte Anti Vectorielle (LAV) efficace. Ainsi, le taux de réponse est intimement lié aux capacités d’alerte du pays, ce que le projet mené par la PIROI tente de développer.

Dans ce cadre, une première mission d’évaluation a été réalisée du 17 au 24 octobre 2016 sur les 3 îles de l’Union des Comores afin de réaliser un état des lieux de la situation. L’objectif de cette mission était d’évaluer les capacités actuelles de l’Union du pays en matière de surveillance, de Lutte Anti Vectorielle et de riposte face aux épidémies d’arboviroses (dengue, chikungunya, zika…).

Durant une semaine, le chargé de Préparation aux Catastrophes de la PIROI, un entomologiste (spécialiste de l’étude des insectes) du Ministère de la Santé mauricien et un technicien de Lutte Anti Vectorielle de l’Agence Régionale de Santé (basé à La Réunion) ont analysé les moyens de surveillance et de Lutte Anti Vectorielle au niveau communautaire, médical et gouvernemental. Pour cela, l’équipe s’est rendue dans les villages afin d’évaluer les besoins prioritaires et d’identifier les vulnérabilités en matière de prévention et de réponse. Des structures humanitaires et de développement tels que le Croissant-Rouge comorien et la délégation Croix-Rouge française aux Comores ont également été rencontrés et les experts ont eu l’occasion de s’entretenir avec des responsables du Ministère de la Santé et des hôpitaux de référence.

Cette mission de terrain a permis à la PIROI et ses partenaires d’obtenir des informations transversales et de dresser un état des lieux précis des besoins et des capacités sur les 3 îles. Ils ont également pu apporter les premières recommandations à mettre en œuvre afin de renforcer la préparation du pays face au risque sanitaire.

Parmi ces recommandations proposées par l’équipe, la PIROI devrait soutenir la mise en œuvre d’un relais de sensibilisation communautaire dans les 3 îles ainsi que la formation de professionnels de la santé et d’opérateurs de Lutte Anti Vectorielle et chimique. Ce soutien comprend également un appui pour la création de supports de sensibilisation et de communication et la fourniture du matériel nécessaire.

 

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